Les conflits pour le partage des ressources dans les Rocheuses méridionales
Conflits à l'échelle internationale
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Entre les Etats-Unis et le Mexique
Il existe aussi des différends avec le Mexique qui, situé à l’aval, se retrouve lésé quant aux quantités d’eau restant à sa disposition : la partie mexicaine du fleuve est régulièrement asséchée, le fleuve n’atteignant plus la mer. Les Etats-Unis monopolisent le débit du fleuve et laisse le Mexique en marge.
En effet, dans le cadre du partage des eaux du fleuve Colorado, les États-uniens ont également décidé unilatéralement la part qui reviendrait aux Mexicains. Un traité a été signé en 1944, permettant pour la première fois de définir les droits et les devoirs des deux pays dans le domaine du contrôle et de la gestion des eaux internationales. Au terme de cet accord, les États-Unis accordaient officiellement 1,9 km3 par an à leurs voisins (soit 10 % du débit théorique du fleuve). Si l’accord parle de quantité, il n’évoque jamais la qualité des eaux attribuées au Mexique. C’est ainsi que les Nord-Américains n’ont pas hésité à déverser des eaux polluées dans le Colorado, provoquant la colère des paysans mexicains et de leur gouvernement.
Suite à ces problèmes dramatiques de quantité et de qualité de l’eau disponible constatés dans la partie mexicaine du delta, les pressions fédérales se sont accentuées sur l’État de la Californie pour qu’elle se reporte sur la part d’eau qui lui avait été initialement attribuée. La perspective d’une future limitation des extractions pour la Californie l’a notamment poussée à réaliser de nouveaux réservoirs et de nouvelles canalisations totalement étanches, visant à empêcher qu’une partie de l’eau extraite et transportée ne s’infiltre dans le sol et vienne alimenter les aquifères mexicains, comme c’était le cas jusqu’à présent. Les recours initiés par les autorités mexicaines et les écologistes californiens n’ont pas suffi à empêcher ces nouvelles infrastructures.
Par ailleurs, l’expansion du secteur industriel côté mexicain induit une augmentation des besoins en eau au détriment des zones agricoles irriguées, ce qui une fois de plus est source de tensions.
L’eau du fleuve Colorado est une ressource menacée et mal partagée. Les premières possibilités de solutions font leur apparition (transferts entre Etats, banque d’eau pour fournir de l’eau aux Etats dans le besoin pendant les périodes critiques…). Toutefois, pour qu’elles deviennent concrètes, il y a des problèmes techniques à résoudre, des obstacles politiques et légaux à dépasser, et des intérêts à protéger.
Mais dans cette ère où l’eau est limitée, tous les Etats sont d’accord sur le fait que les discussions sont là où les solutions commencent, et il faut trouver des solutions durables et équitables.
